« Le théâtre puise son langage dans son paysage immédiat bâti d’un bunker géant et d’entrepôts industriels.»
TYPE
équipement culturel / théâtre scène nationale
CLIENT
SONADEV / Ville de Saint-Nazaire
EQUIPE
K ARCHITECTURES
(Architecte mandataire, A. Plantady et O. Jonchère, Chefs de Projet)
CHANGEMENT A VUE (scénographe)
KHEPHREN (structure)
ALTO (fluides)
F. BOUGON (économiste)
ALTIA (acousticien)
CEROC (OPC)
AUTOBUS IMPERIAL (signalétique)
SURFACE
6 000 m2
COÛT
14,6 M€ HT
PROGRAMME
salle de diffusion 826 places, salle de répétitions, bureaux scène nationale, réhabilitation et annexion d’un vestige de gare classé au patrimoine
LIEU
Saint-Nazaire
DATE
livré en 2012
Le site de ce théâtre a connu une époque flamboyante. C’était une gare ferroviaire des plus mondaines qui accueillait les riches passagers des navires transatlantiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’ennemi a bâti une base sous-marine à proximité. Ce bunker géant sera pris pour cible par les alliés et leurs bombardements seront tels qu’ils ruineront les deux tiers de la ville.
L’entrée du site est cadrée par deux pavillons murés et voilés. Ces deux fantômes de pierre, liés d’une arcade, sont les vestiges de la gare. Ces deux sentinelles immuables cadrent une absence troublante, celle de l’ancienne halle de verre. Ce vide en devient donc le vestige. Le Hall se fait le « liant » discret entre architecture contemporaine et architecture du XIXème, où la billetterie et les espaces dédiés à la Scène Nationale s’y sont installés.
Le théâtre puise sa matière et son langage dans son environnement immédiat. Il empreinte sa masse minérale monolithique au bunker géant. Sa forme épannelée est issue de la logique des architectures industrielles voisines, elle est moulée à l’usage, au nu de sa fonction première. Le béton est élevé au rang de matériau ultime et souverain. Son aspect passe du lisse au ciselé. Une matrice au relief baroque le marque çà et là d’une empreinte raffinée et le lie au classicisme de la gare et des théâtres romantiques.
La salle de spectacle, d’une même minéralité, laisse place à un parterre de velours rouge profond. Les espaces d’arrière scène dédiés à la création artistique s’installent en « caisses de bois », contrastant matière tendre et béton immuable.